Notre journal
DIA- 10 avril 2017: Après le somptueux immeuble néo-mauresque des « Galeries Algériennes « (Ex Galeries de France), qui a été transformé en musée et repeint en blanc détruisant sa boiserie, c’est au tour du prestigieux hôtel Aletti de voir son architecture originale détruite à petit feu. En effet, les chargés de sa restauration ont détruit toute l’entrée de l’hôtel qui a plus de 87 ans et massacré toute son architecture intérieure, même les arbres séculaires qui faisaient la beauté de l’entrée de l’hôtel ont été arrachés. Les restaurateurs ont gardé juste l’ossature de l’hôtel. Même l’entrée principale et le bar de l’hôtel ont été rasés. Après avoir détruit sa mémoire historique en changeant son appellation, voilà que les responsables algériens commencent à détruire ce qui reste de sa mémoire architecturale.
A savoir comment cet hôtel qui a toute une histoire sera restauré ? Est-ce qu’il gardera son lustre ou sera modernisé comme c’est le cas pour l’hôtel Aurassi. Inauguré en 1930, l’hôtel Aletti fut construit à grands frais et inauguré lors de la célébration du centenaire de la présence coloniale française en Algérie, l’été 1930, par Charlie Chaplin. Ce grand palace de classe internationale, où Joséphine Baker, sous-lieutenant de l’armée de l’air des Forces Françaises libres (FFL) avait dansé après le débarquement Anglo Américain de 1942, appartenait aux frères Aletti (Jacques, Louis et Robert), d’où son nom. Des personnalités de grand renom ont séjourné dans cette hôtel : Charlie Chaplin (Charlot), Caroline de Monaco, Albert de Monaco, Nelson Mandela, Patrice Lumumba, François Mitterand (quand il était ministre de l’Intérieur de l’Etat français), Jean Claude Brialy (qui a filmé des séquences de son long métrage « Sur les traces de mon enfance »), Frédéric Mitterand, Ferhat Abbas, Houari Boumediene, Mohamed Khider, Mohamed Boudiaf, Messali Hadj, Fdel Castro, Hassan II, Charles Aznavour, Georges Brassens……. Cet hôtel a abrité la commission mixte germano-italienne de l’armistice 1940-1942. L’hôtel Aletti disposait au sous-sol d’une salle de jeux et d’une salle de spectacles, « Le casino municipal », ainsi que d’une salle de cinéma, d’un restaurant, d’un bar, d’un salon de coiffure, de boutiques, d’un cabaret… L’hôtel est un chef-d’oeuvre Art déco : formes épurées et géométriques, sculptures stylisées…C’était le rendez-vous obligé des colons fortunés. Depuis, le temps a passé et l’Aletti a perdu son lustre. Des rénovations mal conduites l’ont enlaidi. « Il faudrait rénover les rénovations », disait son directeur de l’époque, Sami Djilali. Il a été rebaptisé Safir en 1984. A savoir comment il sera transformé en 2019, date de la fin des travaux.
Amel Bouchaib
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